Résumé de l'affaire :
Le 28 septembre 1986, 2 enfants Cyril et Alexandre, sont retrouvés morts le long d'une voie de chemin de fer, le crâne fracassé par des pierres. Près de 700 personnes entendues par la Police. Parmi lesquelles Patrick Dils, alors apprenti cuisinier et âgé de 16 ans, est interrogé car il habitait la même rue qu'eux puis est relâché.
À l'époque, c'est un jeune fragile et surtout immature. Fin avril 1987, il avoue avoir commis ce meurtre et déclare qu'il a perdu la tête parce que les enfants lui jetaient des pierres. Le 28 avril 1987, il est interpellé. Le 30 avril 1987, il est inculpé d'homicides volontaires et écroué. Il se rétractera plus tard auprès de son avocat, mais la juge d'instruction n'en décidera pas moins une reconstitution pour le 7 mai, au cours de laquelle il admet toujours le crime. Lors de la reconstitution, son avocat de l'époque se forge son intime conviction : Dils est innocent.
Le 30 mai 1987, Dils lui écrit pour se rétracter. Le 27 janvier 1989, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises des mineurs de la Moselle. Le fait qu'il soit mineur n'aura pas été pris en compte.
Le 26 juillet 1990, ses avocats déposent une première demande en révision auprès de la Cour de cassation mais elle est rejetée faute d'éléments nouveaux.
Le 6 mai 1994, Patrick Dils demande la grâce présidentielle à François Mitterrand, qu'il n'obtiendra pas.
Le 27 mars 1998, son avocat, Maître Jean-Marc Florand dépose une nouvelle requête en révision après avoir appris que le tueur en série Francis Heaulme était à proximité du lieu du crime à l'époque où il a eu lieu ...Le fait nouveau est de taille.
Le 21 juin 1999, la commission de révision des condamnations pénales accepte de soumettre le dossier de Patrick Dils à la chambre criminelle de la Cour de cassation siégeant en Cour de révision. Pendant ce temps, il reste toujours détenu. Francis Heaulme reconnaît avoir vu les enfants le jour du crime mais nie être l'auteur du double meurtre. Sa présence constitue néanmoins un « fait nouveau de nature à faire naître un doute sur la culpabilité du condamné ».
Le 3 avril 2001, la Cour de révision annule la condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité de Patrick Dils mais refuse de le remettre en liberté en attendant un nouveau jugement. Le 20 juin 2001 s'ouvre un nouveau procès. Il est alors âgé de 31 ans, devant la cour d'assises des mineurs de la Marne. Coup de tonnerre : cette dernière, le 29 juin 2001, le condamne à 25 ans de réclusion criminelle. Il fait appel, comme le lui permettent désormais les nouvelles lois en vigueur.
Le 8 avril 2002 s'ouvre le 3ème procès devant la cour d'assises des mineurs du Rhône. Le 23 avril 2002, l'avocat général ne réclame ni peine ni condamnation à son encontre et il est acquitté le 24 avril 2002. Il sort de prison le soir même à 22 h 10. Son innocence est reconnue.
Patrick Dils aura passé 15 ans en prison, victime d'une erreur judiciaire pour laquelle l'État français lui a versé un million d'euros.
Que dire ? Que penser ?
Aucun mobile pour ce crime, aucune preuve matérielle. Patrick Dils, un garçon bien élévé, immature, très introverti, timide, apeuré, qui se retrouve à avouer un crime odieux qu'il n'a pas commis. Puis une justice qui soudain se déchaîne et l'éxpédie en prison à perpétuité.
Puis Francis Heaulme, qui en ce 28 septembre 1986 passait par là, et qui, sans avouer le crime, décrit le lieu, avoue avoir grimpé le talus, pour aller "engueuler" les 2 enfants qui lui jetaient des pierres...
Comment diable ne pas faire le rapprochement si évident et si tragique entre le crime atroce des 2 enfants et le "routard du crime", qui compte parmi les plus grands tueurs en série de notre époque ? Comment admettre qu'aujourd'hui que Francis Heaulme ne soit toujours pas mis en examen pour ce double meurtre ? C'est une situation abominable pour les familles des victimes.
J'avoue après avoir regardé ce soir l'émission consacrée à cette affaire que je ne comprends pas l'attitude de l'inspecteur de police, qui persiste à croire que Dils est coupable en dépit de la présence de Heaulme ce jour là ?
Et puis la police scientifique a tranché et démontré en pleine cour d'Assises et de manière infaillible q'il était impossible pour Dils de commettre un crime à 17h quand lui-même arrivait près du lieu à seulement 18h45.
Cette affaire est incroyable. Elle est impitoyable pour les victimes de l'erreur judiciaire, elle l'est également pour les parents des enfants victimes.
Et puis...plâne l'ombre terrible d'un tueur en série.
Je suis convaincu que Heaulme est l'assassin.