ITALIE 1-1 FRANCE (ap) : 5-3 aux tirs aux buts
Cette finale est perdue pour l'éternité.
Les Italiens ont fait un sans faute dans l'épreuve cruelle des tirs aux buts, et c'est finalement David Trézéguet, héros de 2000, qui a manqué le sien. L'histoire est tragiquement rancunière. L'Italie est championne du monde de football. Dans son style le plus représentatif. L'année même où un des plus gros scandales de corruption ébranle son football.
La Loi du sport avait souvent tranché en notre faveur durant cette décennie, elle a tranché en notre défaveur ce soir à Berlin.
La première mi-temps a été italienne. C'est pourtant Zidane qui ouvre le score sur pénalty à la 7ème minute. Panenka et 1-0 ! Les Italiens égaliseront sur une tête de Materazzi. De la 46ème minute à la 120ème, les Français ont ensuite dominé nettement le match, et c'est bien là notre drame de ne pas avoir pu trouver une 2ème fois la faille dans cette Squadra Azzura au bord de la banqueroute.
L'histoire retiendra malheureusement une autre image pour ce dimanche 9 juillet 2006 : celle de notre héros Zinedine Zidane, expulsé pour avoir donné un coup de tête a Materrazzi à la 20ème minute des prolongations.
Les caméras du monde entier ont vu le geste de Zizou : c'est tout simplement l'homme qui a craqué face aux provocations lamentables d'un petit joueur sans envergure.
Dans une ruelle, le geste aurait sans doute été noble. Mais il a eu lieu sur un stade de football en finale de coupe du monde...et c'est pour cette seule raison qu'il était condamnable. Zidane a préservé l'honneur de sa famille mais il a peut-être empéché son équipe de pouvoir marquer le but vainqueur dans la prolongations. Personne ne le saura jamais.
Le geste est également symbolique. Le génie Zidane cache dans sa personnalité cette part sombre, qui parfois éclate au cours de certains matches de sa carrière. Elle l'avait déjà plusieurs fois condamné à l'expulsion. Le carton rouge de Zidane a été pour moi le prélude inéluctable de la défaite aux tirs aux buts.
La défaite nous rend triste, le carton rouge de Zidane nous endeuille.
Mais l'artiste, le génie demeurent à jamais.
Le sportif a eu des failles parce qu'il reste avant tout un Homme beau, humble et noble.